Instruments

LE DEHOL

Percussion d’origine indienne ; on en retrouve la trace en Afghanistan et en Iran. La caisse, à l’origine hémisphérique, s’est peu à peu transformée pour devenir un cylindre. Le dehol arménien est constitué d’un cylindre de bois (diamètre : 33 cm, hauteur : 33 cm) sur lequel sont tendues deux peaux animales à l’aide de cordages. On joue le plus souvent du dehol à mains nues. L’instrument repose par une de ses arêtes sur la cuisse du musicien assis qui frappe la peau opposée. On joue tantôt à pleines mains (sons forts), tantôt en agitant les doigts séparément (sons légers et saccadés). Les possibilités de jeu sont infinies ; chaque musicien élabore peu à peu sa technique propre à partir de bases communes à tous.

DEHOL

LE KAMANTCHA

Instrument d’origine iranienne. La caisse de résonnance, presque sphérique, est en bois de mûrier ou d’abricotier. Le kamantcha comportait autrefois 3 cordes. C’est au début du XXème siècle que Sacha Oganesachvili (Sarkis Ohanessian), fondateur de l’école contemporaine de kamantcha en Géorgie et en Arménie, ajouta une quatrième corde afin d’augmenter la tessiture de l’instrument. Les cordes sont de nos jours métalliques. Classiquement, on accorde le kamantcha en mi 5, la 4, mi 4, la 3, dans l’orchestre. Le kamantcha se tient verticalement, la pique placée sur la cuisse gauche. La main droite manie un archet souple dont les crins sont tendus avec les doigts au cours du jeu. On notera que la pique d’appui permet de faire pivoter l’instrument autour de son axe, l’archet ayant une trajectoire fixe.

KAMANTCHA
KAMANTCHA

LE KANONE

Il semble tirer ses origines d’un instrument analogue de l’Inde ancienne et illustre la règle de Pythagore sur les cordes vibrantes (en grec kanone signifie « règle ou « loi »). Le kanone possède une caisse de résonance en bois, plate et trapézoïdale. Soixante-douze cordes en boyau ou en nylon, groupées par trois, sont tendues parallèlement sur la caisse. Elles aboutissent aux chevilles implantées sur l’autre côté. Elles sont donc de longueurs dégressives. Près du chevillier et dans toute sa longueur, des plaquettes mobiles en métal sont placées sous chaque groupe de cordes. Le kanone est accordé dans la gamme diatonique : les plaquettes, ou clefs, permettent de baisser ou de monter les notes d’un demi ton. L’étendue de l’ut 3 au sol 5 dépasse parfois les trois octaves.

KANONE

LE SANTOUR

Apparenté au kanone dont il est issu. C’est un instrument particulier à l’Iran (en persan santour signifie cent cordes). Il existe aussi en Turquie et Afghanistan sous le même nom. La caisse de résonance, en bois de noyer, a la forme d’un trapèze isocèle. Les cordes sont frappées avec deux maillets légers, un dans chaque main. Sur l’instrument actuel, qui présente seulement onze à quinze triples cordes métalliques, les chevalets peuvent être déplacés pour obtenir les altérations. En outre, le jeu des baguettes permet une très grande variété d’attaques et d’ornements, ainsi que de rythme.

SANTOUR

LE TÂR

Parait dériver du setâr indien. La caisse est en bois de mûrier et la table constituée d’une peau animale. Le long manche en noyer, dont la face supérieure est plane, est à frettes. L’instrument comporte quatre cordes doubles pincées à l’aide d’un petit plectre en corne et six cordes sympathiques.

TÄR

LE OUD

Le luth oud serait né en Basse Mésopotamie et combine les éléments d’instruments anciens aujourd’hui disparus. Il est accordé de la manière suivante : la 2, si 2, mi 3, la 3, ré 4. Une sixième corde est tendue au-delà de celle de la 2 ; elle est accordée en mi 2 . La main droite de l’exécutant pince les cordes avec un petit plectre en plume d’aigle. Deux écoles existent, selon qu’on utilise ou non le majeur de la main gauche. Dans l’orchestre traditionnel arménien, on utilise le oud comme instrument d’accompagnement, pouvant fournir des sons graves et chauds.

OUD

LE KAMANI

Pampir aux dimensions réduites, dont le timbre et la tessiture correspondent à ceux du violon alto classique. Le kamani se joue à la manière d’une petite viole de gambe et sa technique de production du son s’apparente à celle du kamantcha. La tension de la mèche de l’archet est obtenue par la pression des doigts du musicien.

KAMANI

LE PAMPIR

Vielle à quatre cordes qui ressemble nettement au violoncelle. Sa facture est assez proche de l’instrument occidental, bien que plus petit et plus longiligne. Il est accordé en la 3, ré 3, sol 2, do 2. Depuis quelques années, il connait un succès important dans les ensembles instrumentaux où l’on semblait chercher un instrument capable de fournir des sons graves, continus et au timbre doux. La technique de jeu est semblable à celle du violoncelle. Les musiciens utilisent, suivant la technique, un archet souple ou tendu..

PAMPIR

LE DOUDOUK

Hautbois à tuyau cylindrique percé de neuf trous antérieurs et d’un trou postérieur. Il est fait en abricotier ou en mûrier. Il existe plusieurs types de doudouk, suivant la longueur du corps. Les deux principaux sont ceux en la et en mi. Le premier, plus aigu, est adapté à la musique d’orchestre. Le second, plus long et plus grave, est utilisé pour l’exécution de solos. Sur le tuyau vient se fixer une anche double en roseau (ramish). Cette anche mesure entre 6 et 8 cm, et présente une extrémité assez large (2 à 3 cm) que le musicien place entre ses lèvres. L’anche est munie d’une bague permettant de jouer sur l’accord en faisant varier son ouverture, ainsi que d’un bouchon qui permet de la refermer et donc de lui conserver sa forme lorsqu’on ne joue pas. Le musicien place l’extrémité de l’anche entre ses lèvres, elle n’est donc pas libre et on obtient un seul mode vibratoire, ce qui limite la tessiture du doudouk à une octave et une tierce. Le doudouk est le plus authentiquement arménien des instruments traditionnels.

DOUDOUK

LE ZOURNA, LE SHEVI, LE PECOU ET LE PELOUL

Le ZOURNA est un instrument de base de la musique populaire, on le trouve sous des formes très semblables depuis l’Inde jusqu’au bassin méditerranéen et en Europe où il fut introduit au XVIe siècle. Le zourna arménien est composé d’un tuyau conique en bois dur (souvent du jujubier), généralement tourné. L’anche, faite d’une tige de maïs, s’adapte dur un petit tube de cuivre (appelé « mil ») pourvu d’un petit disque métallique servant d’appui pour les lèvres. L’association dehol-zourna est typique de la musique orientale et apparait dans toutes les fêtes et réjouissances villageoises, en particulier dans les mariages.

Le SHEVI, flûte à bec en roseau, est par ses origines un instrument de berger. Son embouchure en forme de bec est percée d’une fente étroite qui dirige le filet d’air vers un biseau. Le tuyau cylindrique est percé de sept trous antérieurs et d’un trou postérieur pour le pouce. La tessiture peut atteindre deux octaves et demie, le musicien passant d’un mode vibratoire au suivant en faisant varier la pression de l’air qu’il insuffle. C’est un instrument au timbre clair et cristallin, permettant une coloration douce et nostalgique.

Le PECOU, dont le corps se termine par un pavillon, se compose d’un tuyau percé de huit trous antérieurs et d’un trou postérieur pour le pouce. Le son est émis par une anche simple battante. Celle-ci est faite d’un tube de roseau sur le côté duquel on a pratiqué une entaille constituant ainsi une anche battante.

Le PELOUL est l''appellation arménienne d’une flûte semblable dans sa facture au ney iranien. Cette flûte ne possède ni embouchure, ni encoche, ni anche. Le tuyau est ouvert aux deux extrémités, l’orifice supérieur étant simplement taillé en cône tronqué. Le musicien doit lui-même créer le son en orientant convenablement son souffle d’air sur l’arête de l’orifice supérieur.

ZOURNA SHEVI PECOU